Barrage Rhonergia, l'écologie du bon sens contre une production d'énergie destructrice de la biodiversité


L’écologie politique s’articule autour de la sobriété énergétique. Avant même de penser à la "propreté" ou à la "renouvelabilité" des énergies produites, il convient de se pencher sur l'utilité et les modalités d'une production d'énergie. A quoi va-t-elle servir ? Quel impact aura-t-elle sur le milieu ? 

C'est ainsi que l'écologie politique questionne l'utilité de tous projets, que ce soit le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin, ou le projet d'un accélérateur de particules entre Haute-Savoie et Suisse. Un projet de barrage hydraulique sur le Rhône entre les départements de l'Ain, de l'Isère et très proche de celui du Rhône fait l'objet d’une concertation préalable, mobilisant de nombreux acteurs de ces territoires. Ce projet baptisé Rhonergia est présenté par le maître d’ouvrage, à savoir la Compagnie Nationale du Rhône et l’État comme un projet vertueux, contribuant à répondre aux objectifs de développement des énergie renouvelables, un projet de production d'énergies renouvelables, un projet écologique donc. Pour autant, ce projet est extrêmement critiquable pour les raisons qui suivent :  D'abord, le calendrier de la concertation a été précipité, avant le renouvellement de la programmation pluriannuelle de l’énergie.  Par ailleurs, toutes les institutions environnementales, les associations, les scientifiques et des élus de territoires riverains aux convictions politiques variées dénoncent une destruction irréversible d’un milieu unique. 

En effet, le projet causerait l'élévation du niveau de l'eau de plus de 6 mètres en amont, faisant disparaitre plusieurs zones favorables à la biodiversité. Ce projet interviendrait aussi dans le dernier tronçon de 25 km sauvage du Rhône. Des polluants éternels seraient inévitablement libérés par le simple fait de remuer (euphémisme) le fond du fleuve en ces lieux mettant en danger la qualité de l'eau de surface et des nappes phréatiques. 

 Enfin, des éléments patrimoniaux disparaîtraient à l’image d’une zone archéologique immense (considérée comme au moins aussi riche que le site d'Alésia par la présence de 100 à 150 sépultures gauloises dont certaines "tombes princières") et un moulin classé. Même en terme de rendement le projet questionne. En effet, la pérennité du niveau du Rhône et donc la productivité de ce barrage sont loin d'être garanties dans un contexte d'accélération du changement climatique, de sécheresses récurrentes et d'étiages sévères annoncés. La production d'énergie de ce barrage serait, de toute façon, faible par rapport au coût des travaux envisagés (décalage du lit du Rhône sur plusieurs kilomètres) et déraisonnable au regard des troubles environnementaux causés. C'est pourquoi, les Ecologistes se mobilisent contre ce projet. 

Vous pouvez vous informer plus précisément via les liens suivants :

- Le communiqué de presse écrit par les Ecologistes Rhône-Alpes : http://rhone-alpes.lesecologistes.fr/posts/9NbwCb6x3lEtN82t9AQZE/contre-le-barrage-rhonergia-pour-les-alternatives-ecologique-sociale-mobilisons-nous

 - Le document CNR : "synthèse du dossier de concertation préalable" https://www.debatpublic.fr/sites/default/files/2023-11/37455-cnr-synthse-web_5ebeeb0e9fd925b16f0b4637e0420077.pdf

- La page Web du collectif Stop Barrage Rhonergia :  https://www.stopbarrage.fr/  

- Les vidéos "replay" des réunions publiques organisées par la CNR : https://concertation-rhonergia.fr/fr/les-videos-et-replays


Rédigé par Alice Mollon (co-référente du groupe local Rive gauche Vercors et élue municipale à Seyssinet-Pariset