Vencorex : un enjeu industriel et écologique majeur pour le sud grenoblois

Une entreprise stratégique en péril

Depuis 1916, l’entreprise chimique Vencorex constitue un pilier de l’industrie chimique du sud grenoblois. Spécialisée dans la production de sel, de chlore, de soude et de leurs dérivés, elle joue un rôle clé pour des secteurs stratégiques comme la défense, l’aérospatiale et le nucléaire. 

Cependant, en septembre 2024, Vencorex a été placée en redressement judiciaire, menaçant directement ses 550 salarié·es et la pérennité de toute une filière industrielle. Depuis le 23 octobre, une mobilisation massive a vu le jour : une grève soutenue par les élu·es locaux, face à l’absence d’offres de reprise, à l’exception d’une offre partielle pour 50 salarié·es déposée par le groupe industriel chinois Wanhua. 

Si la liquidation de l’entreprise se concrétisait en mars 2025, cela entraînerait la suppression de la quasi-totalité des emplois, l’abandon d’un site industriel compétitif et la création d’une friche industrielle classée SEVESO seuil haut, à forts enjeux environnementaux.

Un risque de désindustrialisation massive

La fermeture de Vencorex ne toucherait pas seulement cette entreprise, mais tout un écosystème industriel. En effet, les plateformes chimiques de Pont-de-Claix et de Jarrie fonctionnent de manière interdépendance. La disparition de Vencorex affecterait des entreprises telles que Solvay, Suez, Air Liquide ou Seqens, mettant en péril des centaines d’emplois directs et indirects.

Un secteur à forts enjeux pour la transition écologique

La chimie est un secteur clé pour la transition écologique. Premier émetteur industriel de gaz à effet de serre en France, elle doit être accompagnée dans une démarche de décarbonation. Or, assumer l’externalisation de la production de produits stratégiques — comme le chlore ou la soude de haute qualité fournis localement par Vencorex, avec une empreinte carbone réduite — dans des pays peu soucieux des normes environnementales et sociales, contribuerait à l’aggravation de la crise climatique et de l’effondrement global de la biodiversité.

La nationalisation temporaire comme solution

Face à cette situation, les Écologistes demandent la nationalisation temporaire de Vencorex. Cette solution permettrait de préserver l’outil industriel, de garantir la continuité des activités ainsi que de mettre en place un plan de transition vers une chimie plus soutenable. 

Il s’agit d’un enjeu de souveraineté nationale, mais aussi de préservation de l’emploi et du bassin de compétences local, et de sauvegarde du climat.

La mobilisation des Ecologistes

La députée Cyrielle Chatelain a donc déposé, aux côtés de 99 autres parlementaires, une proposition de loi pour la nationalisation temporaire de Vencorex, le 18 février 2025

Cependant, dans un courrier adressé ce vendredi 21 février aux élus locaux, le Premier ministre François Bayrou a repoussé l'idée d'une nationalisation temporaire de l’entreprise. Une délégation des Écologistes, dont Cyrielle Chatelain, s’est ainsi rendue sur place le 24 février pour défendre leur position. 

Au vu du contexte politique actuel, il reste un espoir : que la proposition de loi formulée par Cyrielle Chatelain soit examinée puis votée.