Communiqué de presse

D’où je parle ?
Etudiante en médecine, il y a 50 ans j’ai participé à la lutte pour inscrire l’avortement dans la loi. J’ai travaillé comme Pédiatre en Protection Maternelle et Infantile (PMI) et pédiatre libérale en cabinet et intervenante en maternité.
Je suis co-référente du groupe Les Ecologistes du Grand Valence au nom duquel je m’exprime.
Choquée par la décision du Conseil départemental (CD), je me suis rendue à la séance pour en savoir plus. J’en sors très en colère.
Mensonge, mépris, incompétence, voilà les mots qui me viennent après les interventions de la Présidente du Conseil départemental et de ses vice-président·es . Mensonges : des choix politiques non assumés
Les économies budgétaires ont été invoquées mais à aucun moment les élus d’opposition n’ont pu connaître le montant exact des économies qui seraient réalisées.
Il s’agit de 7 postes de salariés dont certains à temps partiel et de baisses de subvention. D’après mes estimations, la baisse pourrait être entre 8M€ et 10M€ : qu’est-ce sur un budget total de 836M€ ?
Argument sur l’efficience des dépenses c’est à dire pour la Présidente la fameuse rentabilité d’un service public, la présidente a dénoncé le fait que dans un CSS aucune consultation n’a été pratiquée pendant un mois. Oui cela peut choquer, après renseignement en direct, la salariée de ce centre de santé sexuelle était en arrêt maladie non remplacée par son employeur le Conseil départemental ! C’est donc un mensonge.
La Présidente du CD a dit que rien n’était acté et que des rencontres allaient avoir lieu, or les salarié·es ont eu l’information par la direction des services que la date était fixée au 30 Juin : nouveau mensonge.
- Non reconnaissance pour le travail effectué par les personnels qui travaillent sur ce sujet difficile de la santé sexuelle. Toujours la Présidente dit que les laboratoires et les pharmacies pourraient avoir ce rôle de consultants sur la santé sexuelle. Cela montre l’incompétence sur le sujet. Tout d’abord les mineurs ne pourraient pas être écoutés dans ce cadre et de nombreux mineur·es consultent dans les CSS, nous doutons de la disponibilité et de la confidentialité dans ces établissements. Travailler sur le sujet de la santé sexuelle est une spécialité pour les professionnels de santé : les sages femmes, les conseiller·es conjugales et familiales, les infirmier·es, les médecins ...
Ce ne sont pas seulement les consultations qui doivent être comptabilisées mais tout le travail collectif en réseau dans les collèges, les centres médico-sociaux ...
- Mépris vis à vis des élu·es de la majorité qui ont proposé un vœu que la Présidente a refusé de soumettre au vote.
- Vision idéologique à court terme. Comme il n’y a visiblement pas de raison financière à démanteler la prévention en santé sexuelle dans le département c’est donc une vision idéologique qui motive la majorité départementale, c’est vrai que la prévention sur la santé sexuelle ce sont les sujets qui ont trait à l’égalité femme-homme, à la lutte contre les discriminations en particulier les discriminations de genre mais qui peut avoir des conséquences financières à long terme si les moyens diminuent. Les violences sexistes et sexuelles, les violences conjugales, les violences intra familiales en particulier sur les enfants et sur les personnes LGBT ne baissent pas, est-ce en diminuant les professionnels qui interviennent dans la prévention que les choses vont s’arranger ? Nous ne le pensons pas surtout à l'heure où les moyens en santé mentale sont en diminution (nombre de psychiatres, place dans les hôpitaux en pédopsychiatrie...) .
Nous demandons au minimum le maintien des moyens pour la santé sexuelle, et au mieux une augmentation des moyens.
La politique est une question de choix nous préférons des enfants, des femmes, des hommes, en bonne santé plutôt que des routes sublimes, des sorties d’autoroute, ou des moyens importants pour l’aéroport.
Nous invitons les lecteurs et lectrices à signer la pétition et à soutenir les associations qui interviennent dans le secteur de l’accompagnement à la santé sexuelle.