A Saint Péray : un contournement... du droit

Saint-Péray (07) est depuis quelques mois le centre d’une lutte contre un projet inutile et imposé : la création d’un contournement routier de Valence. Ce projet prend place dans un territoire où il n’y a quasiment aucune alternative à la voiture. Rien ne prévoit : ni le retour du train en rive droite du Rhône (une gare existe à Saint-Péray), ni l’amélioration du réseau de bus actuellement en déliquescence, ni encore la sécurisation des itinéraires cyclables malgré de dramatiques accidents impliquants des cyclistes sur le territoire. 
En tout le projet coûte plus de 16 millions d'euros et est financé par l'intercommunalité, la Région et le Département de l'Ardèche.

Non content de laisser les habitant·es tributaires de la voiture comme unique mode de déplacement, le projet a de plus été décrété sans concertation de la population et sans respect des études environnementales. Il n’est donc pas surprenant qu’une mobilisation ait commencé à éclore contre le projet, dès 2020.


En octobre 2024, l'intercommunalité à l’origine du projet a décidé de passer en force, avec des travaux visant à détruire au plus vite les quelques milieux naturels abritant des espèces protégées sur le tracé, lesquelles n'ont pas fait l'objet d'une "dérogation espèces protégées" au préalable. Le tout sous la surveillance des forces de l’ordre qui ont donc « protégé » un chantier pourtant illégal...

Heureusement, la mobilisation d'habitant·es, d'associations, d'élu·es (et notamment la conseillère régionale écologiste Maud Grard) ainsi que l'occupation des arbres centenaires ont permis de stopper ces destructions in extremis. Mi-novembre 2024, le tribunal a donné raison aux associations requérantes (FRAPNA Drôme et Alterre) ordonnant la suspension des travaux et mise en place d'études complémentaires sur les espèces protégées.


Il n’en fallait pas plus pour exaspérer le Maire et Président de la Communauté de Communes de Rhône Crussol, qui a contre-attaqué à coups de désinformation en réunion publique, dans les médias et les bulletins municipaux. Bien plus grave, une campagne d’intimidation s’est mise en place contre Maud Grard. L’élue régionale a été visée par plusieurs plaintes concomitantes du Maire et de la collectivité pour des raisons fantasques telles que le port illégal de... son écharpe d’élue, des "injures publiques" ou encore "propos diffamatoire". Pour donner corps à ces accusations, la Région Auvergne Rhône-Alpes, dont la majorité est LR (Les Républicains) comme à Saint-Péray, est allée jusqu’à modifier son règlement intérieur pour interdire aux conseiller·es régionaux de porter une écharpe d'élu.

Il est à noter que son conjoint a aussi été visé par une plainte de la part de la collectivité. Enfin, des pressions ont été exercées afin d'empêcher le déploiement des activités de l’association d'éducation à l'environnement co-fondée par l'élue régionale.

Ce climat répressif n’entame pas la détermination des personnes mobilisées pour continuer à réclamer plus de transparence et une réelle concertation des habitant·es. Autant de mesures qui pourraient permettre le développement d’alternatives vertueuses au projet et, qui sait, le respect des objectifs climatiques de la collectivité (inscrits dans le PCAET).


Aujourd'hui, le projet est suspendu jusqu'au 15 mars 2025, mais aucune étude sérieuse n'a été mandatée et une dérogation espèces protégées ne semble toujours pas à l'ordre du jour, ce qui contrevient à la décision du tribunal administratif.
Rendez-vous le 17 mars prochain, date à laquelle une reprise des travaux est envisagée par la collectivité.


Pour suivre la mobilisation : 

Association Alterre https://www.alterre-asso.org/

Soutenez la mobilisation au travers de la cagnotte : https://www.helloasso.com/associations/frapna-drome-nature-environnement/adhesions/2025-adhesions-abonnements-dons-et-actions-en-justice

Chaine d'info sur Telegram : @LutteDeviationStperay

Retrouvez le communiqué des Ecologistes Ardèche