Trop tard, trop cher, trop risqué, trop dépendant

La concertation sur le projet de construction de deux réacteurs nucléaires EPR2 sur le site du Bugey qui accueille déjà 4 réacteurs vieux de plus de 45 ans s'est déroulée sous l'égide de la CNDP (Commission Nationale du Débat Public) du 28 janvier au 15 mai. Les groupes locaux "Bugey Côtière" et "Portes du Dauphiné" accompagnés par la commission nationale thématique "énergie-climat" ont rédigé un cahier d'acteur versé au dossier de la concertation. Il reprend bien évidemment les objections générales des Écologistes à une relance de l'énergie nucléaire qui ne saura répondre dans les temps aux engagements de notre pays en matière de transition énergétique.
Le projet de construction de ces nouveaux réacteurs EPR2 est :
- trop long dans sa mise en œuvre avec une mise en service au mieux en 2045 ;
- trop cher et sans aucune maîtrise du coût final de l'électricité ainsi produite alors que l'électricité d'origine renouvelable est d'ores et déjà plus compétitive ;
- trop risqué à la fois du point de vue de la maîtrise technologique que du maintien de la sécurité des installations sur le long terme, sans même parler du traitement des déchets ;
- trop dépendant puisque la France importe déjà tout le combustible nucléaire dont elle a besoin, notamment en provenance de la Russie.
Concernant le site du Bugey, le cahier d'acteur s'attache également à démontrer les fortes incertitudes qui pèsent sur le fonctionnement de ces nouveaux réacteurs nucléaires, notamment la capacité du Rhône à avoir un débit suffisant pour assurer le refroidissement des réacteurs qui n'est absolument pas garantie sur le long terme avec la fonte accélérée des glaciers alpins et leur probable disparition à l'horizon 2100. A l'heure où les tensions sur les usages de l'eau se font de plus en plus fortes et où les ressources en haut potables sont menacées, l'énergie nucléaire ne peut se l'accaparer toute.